25 mai 2010

L’ouest de Madagascar, et si on parlait de Land Rover ?

Madagascar
Véritable cathédrale de vie, la plupart des touristes qui l'ont visité sont repartis enchantés de leur voyage. Ils ne sont pas prêts d'oublier Madagascar. Un pays qui ne risque pas de vous décevoir sauf peut être des fois, au niveau infrastructures. On y mange bien partout, et l'accueil est également chaleureux.


Madagascar l’ouest
L’ouest de Madagascar est une destination assez récente par rapport aux autres destinations, du fait que les infrastructures se sont améliorées récemment. Ce qui lui donne un avantage : celui d’être moins connu et d’être moins fréquenté. Ce qui veut dire un coin plus sauvage et une nature plus intacte, donc beauté sublime ne serait-ce que les deux points phares de cette région : l’extraordinaire « Tsingy du Bemaraha » et la fameuse « Allée des baobabs ».

C’est un voyage donc plus aventure, de l’aventure soft, ce qui veut dire moins de confort. Du reste, l’ouest de Madagascar se trouve en tête si on parle d’intérêts touristiques : découverte, photos, exotisme, etc.

Comme d’habitude, je vais vous parler de souvenir de voyage. Guide touristique de profession depuis 1993, j’ai vu et vécu l’évolution du tourisme à Madagascar depuis son ouverture officielle au tourisme mondial deux ans avant cette date. J’aimerai vous partager juste une anecdote parmi d’autres que j’ai vécu personnellement.


Ma Land Rover
On en trouve des cas et des cas de gens comme on en trouve des cas et des cas de touristes. Bref, ce qui pimente les voyages pour les rendre moins monotone.

Ils étaient trois amis. Deux toujours souriants et le dernier toujours grincheux. On quittait la route nationale pour entamer la piste, sauf qu’il est vrai qu’on ne voit la différence entre les deux que sur la carte. La nationale est colorée en rouge et la piste en jaune. Sur le terrain c’est terre rouge cahoteuse et cahoteuse rouge terre. Bref si vous n’avez pas compris, ce n’est pas grave. Alors le grincheux a commencé à nous raconter d’une Land Rover, sa Land Rover. Evidemment, la nôtre n’était pas … une Land Rover.

Il paraît que la voiture 4x4 qu’on utilisait n’était pas aussi bonne qu’une Land Rover. Parce qu’avec une Land Rover on ne sent pas les secousses, on ne voit même pas que la piste est cahoteuse. La piste ne fut pas longue. On s’embarquait donc sur un bateau à moteur.

Comme tous les bateaux qui font la descente du fleuve Tsiribihina, le nôtre était pareil, très bruyant à l’arrière ( où il y a le moteur ) et assez bruyant à l’avant ( où on entend encore le moteur ). « Est-ce que tu n’as pas pu laisser ce bateau et voyager en pirogues locales ? » me demanda le grincheux. Pardon lui répondais-je, mais n’as-tu pas reçu le programme avant de faire ce voyage ? Car tout a déjà été indiqué à l’avance dans ce programme. Si je l’ai reçu qu’il dit mais qu’il ne l’a même pas lu. Car il a été invité par ces deux amis, et ce sont eux qui ont traité avec moi. Lui, il est venu, en tant qu’ami, sans lire le programme et sans le connaître. Mais il s’y connaît bien en … Land Rover. Désolé lui répondis-je, le programme était notre contrat.

« Regardez ! Si on était en pirogues locales, on a pu s’arrêter ici et là et faire le reste à vélo ou faire du vélo de temps en temps ! ». Oui, on a pu faire de la pirogue locale et du vélo de temps en temps si tel était le programme, mais ça n’était pas le cas. Et à Madagascar, on ne trouve pas du vélo comme ça en pleine nature, là où il n’y a rien, même pas un village. Et les pistes de sable ? Et le timing ? Et l’avion à prendre à la fin du parcours ? Car un voyage, ça s’organise, ça se prépare, ça se discute avant son arrivée, surtout dans un coin quasi-perdu tel que l’ouest de Madagascar. Bref, tout le temps qu’on était sur le bateau, il n’a pas été content du tout ( en deux nuits et trois jours ).


Si c’était une Land Rover
A la descente du bateau, on retrouvait notre voiture 4x4, et de nouveau la piste, mais cette fois-ci une piste beaucoup plus longue et encore plus dure. De nouveau, les qualités des Land Rovers surtout pour les pistes d’Afrique ont été remis sur le tapis. La piste n’en finissait pas, et avec les passages en bac, incontrôlables dans ce coin perdu de l’ouest, la nuit tombait. On s’approchait de notre but : l’hôtel pour la nuit.

J’avais un bon chauffeur qui est très bon en mécanique automobile. Avec les cahots et les cahots, notre lumière s’est déréglée un peu. Et le grincheux qui continue : « Bravo le chauffeur ! Avec tes phares qui pointe le ciel, ça nous permet d’observer les oiseaux dans l’obscurité ! ». Puis, paf ! … Panne mécanique, ce qui est tout à fait normale dans une route aussi défoncée. Tandis que le chauffeur se mettait sous la voiture et essayait de réparer ce qui n’allait pas, l’autre n’a pas manqué de sortir son histoire de Land Rover qui a fait des kilomètres et des kilomètres et qui tient toujours la route.

En peu de temps seukement, notre chauffeur, très bon mécanicien comme je vous l’ai dit a fini de remettre en état de marche la voiture. Et le grincheux qui termine en disant que la panne, le chauffeur l’a fait évidemment exprès pour montrer qu’il s’y connaît en mécanique. Pour lui, c’était une démonstration de capacité, une démonstration à … 20h du soir. Notez qu’à Madagascar, il fait nuit à partir de 18h45. Bref, on a retenu plein de conseils sur les Land Rovers, mion chauffeur et moi.


Référence web
C’était une anecdote qui s’est passé dans l’ouest quasi-isolée de Madagascar … l’île-émotion. Pour la partie découverte, en images et en textes, par exemple de ce que c’est que les « Tsingy » et les « Baobabs », merci à vous de suivre les liens ci-dessous. Deux pages sur l’ouest de Madagascar du point de vue purement touristique cette fois-ci. Deux pages dont je suis le webmaster.


Ravo Madagascar, webmaster de :

http://www.pensee-chretienne.org/madagascar_ravo_txt/ph_morondava.htm
http://www.pensee-chretienne.org/madagascar_ravo_ftrav/baobab.htm

22 mai 2010

Le Nord de Madagascar, cocoriiiiiiico

Madagascar
Véritable cathédrale de vie, la plupart des touristes qui l'ont visité sont repartis enchantés de leur voyage. Ils ne sont pas prêts d'oublier Madagascar. Un pays qui ne risque pas de vous décevoir sauf peut être des fois, au niveau infrastructures. Bref, il y a infrastructures et … « infrastructures d’accueil ».



Madagascar le nord

Il est vrai qu’il n’est pas facile de présenter des articles. Il faut d’abord que je puise dans mes souvenirs profonds. Il faut ensuite les trier et les formuler pour que ça soit un article et non un dénigrement ou autres choses du genre. Mais à la demande de certains d’entre-vous auquels je remercie beaucoup, je vais essayer de présenter un autre.

Parlons d’abord un peu du nord de Madagascar, qui comme les autres régions de la Grande île, possède ses atouts et ses propres intérêts touristiques de valeur. Que ce soit dans les us et coutumes ou au niveau des paysages, de la faune et de la flore ; telles que les lémuriens couronnés et les baobabs suarenzensis, tous les deux endémiques du nord de Madagascar. On retrouve aussi les fameux « Tsingy » ( de l’Ankarana ) et même ce qu’on appelle les « Tsingy rouges ». Mais cet article n’est pas fait pour vous décrire ce que c’est les Tsingy. Venez à Madagascar et on vous fera découvrir ces merveilles. Il s’agit tout simplement de paysages … grandioses.

Mais nous, comme d’habitude, on va parler de souvenir de voyage. Guide touristique de profession depuis 1993, j’ai vu et vécu l’évolution du tourisme à Madagascar depuis son ouverture officielle au tourisme mondial deux ans avant cette date. J’aimerai vous partager juste une anecdote parmi d’autres que j’ai vécu personnellement.



Infrastructures d’accueil, plouc, plouc, plouc
Une fois, j’accompagnais une famille qui voulait découvrir le nord de Madagascar. Des clients d’une grande agence de voyages de la capitale Antananarivo ( Tana ). Je vous fait remarquer seulement que le nord est joli, vraiment magnifique et beaucoup de choses à voir. Je fais partie d’une équipe de professionnels expérimentés, toutefois il y a des circonstances qu’on ne peut pas maîtriser. Et malgré les années d’expériences acquises, Madagascar est toujours Madagascar.

Déjà donc, malgré la beauté de tout ce qu’on voit, le voyage n’a pas été si facile, car Madagascar n’est pas le luxe au niveau confort et infrastructures. Tenez, pour exemple, on ne va prendre que deux points. Deux points qui ont clôturé ce … beau voyage.

Après avoir été avec cette famille en quelques jours, on arrivait ensemble à la fin du voyage. Ce qui veut dire qu’on va terminer sur l’étape balnéaire pur. Le site est magnifique, de très belle plage, très belle, avec des bungalows sympatiques, très sympas. Je ne joue pas sur les mots, c’est la vérité, d’autres touristes peuvent en témoigner. Je connais bien cet hôtel. Un hôtel bien, même conseillé pour le nord de Madagascar. Mais cet article n’est pas fait pour de la publicité, juste je vous décrit le contexte.

On s’installe, plutôt j’installe mes clients. Fini la découverte, vive le balnéaire. Comme la route a été longue, une journée entière, on ne peut arriver sur place qu’en fin d’après-midi, voire juste avant la tombée de la nuit. Donc il y a déjà fatigue, au niveau des touristes surtout. « Ah que c’est beau cette place ! Vraiment magnifique ! » disait la famille. Je me suis dit que pour une fois, mes touristes voient quelque chose de positif dans ce voyage, ça va être bon signe.

A peine j’ai regagné ma chambre qu’on m’a appelé. Il pleut rarement dans le nord de Madagascar en cette saison, mais je ne sais pas pourquoi, il s’est mis à pleuvoir, un orage tropical, donc fort et abondant mais qui ne dure que quelques minutes. Et l’eau s’est mise à s’infiltrer à travers le toit en végétaux du superbe bungalow. Cette eau a fini par tomber sur un des lits de la famille. Plouc ! Plouc ! Plouc ! « Ah ! Ca continue avec tous ces infrastructures d’amateur ! ». Remue ménage total pour le responsable de l’hôtel, pour les touristes et pour moi-même, premier responsable du voyage sur le terrain. Un hôtel classé 3 étoiles Madagascar où le toit n’est pas étanche, c’est inadmissible pour des normes internationaux, inadmissible ( mais admissible et même avec mention assez bien ou bien pour Madagascar ). Car à Madagascar, on apprécie surtout la beauté du site, on se soucie moins des normes.

Ca a fini par se calmer après avoir donné un autre bungalow tout aussi magnifique à la famille, un autre bugalow au toit étanche cette fois-ci, du moins au toit plus étanche que le premier. On s’est reposé, puis on a dîné, un superbe repas encore. Et le moment pour regagner ses chambres respectives est venu. C’est pour dormir, pour pouvoir récupérer après une longue journée pas très facile comme toutes celles d’avant d’ailleurs. Bref, ça va être la fin car fini la découverte, vivement le balnéaire.



Infrastructures d’accueil, cocoriiiiiiico
Et arrive le matin, où après ma douche et après s’être habillé, je suis parti pour rejoindre le restaurant pour prendre mon petit-déjeuner avec ou sans les autres. Comme l’endroit est assez vaste, il y a une petite marche à faire, une belle promenade matinale en face d’une mer calme et d’un vent pur non pollué.

Mais quel était ma surprise de voir la famille, déjà à table, si tôt le matin ( un matin où il a été prévu d’être en grace matinée car c’est le premier jour du séjour balnéaire de fin de voyage ). Non seulement la famille était là, ils étaient à table bien entendu, mais ils ne mangeaient pas, ils étaient … furieux ! « Qu’est-ce qui s’est passé encore ? » avançais-je. « Ca y est ! C’est fini ! On part ! On ne reste pas une minute de plus dans cet hôtel ! ». « Allez Ravo ( Ravo c’est mon nom ) ! Plies tes bagages ! On part ! ». « Attendez » leur dis-je, on ne part pas comme ça ! Il faut d’abord que j’avertis les responsables au bureau à Tana pour cette grande modification. « Non ! On part tout de suite ! Tout de suite ! ».

Et la raison, savez-vous pourquoi ? Parce qu’on est à Madagascar, peu importe dans le nord ou ailleurs. Et à Madagascar, souvent, on entend le coq chanter à partir de 4h du matin. Cocoriiiiiiico ! Plutôt Koukoukouououououkou ( en version locale coq de Madagascar – prononciation identique à Cocoriiiiiiico ). Et le coq, quand il chante, il ne s’arrête plus. Mais ni moi, ni les employés de l’hôtel ne l’a entendu, car on est tellement habitué aux chants des coqs et aux autres bruits matinaux ( charrettes à zébus, clapotement des vagues, etc.).

« Je veux voir im-mé-dia-tement le responsable de cet hôtel ! ». Mais c’est difficile d’avoir un tel responsable à Madagascar, surtout à une heure matinale. Il n’y avait que les serveurs. « Eh bien ! Soit qu’ils tuent leur coq et on continue à dormir dans cet hôtel cette nuit ! Soit on plie bagages et on change d’hôtel im-mé-dia-tement ! ». « Tant pis ! On paiera deux fois ! Mais j’ai besoin de sommeil ! Je suis en vacance ! En va-can-ce ! ».

Il a parfaitement raison ce touriste, parfaitement, sauf qu’à Madagascar, on ne connaît pas ces raisons. L’hôtel ( de 3 étoiles norme Madagascar ) a été clair et net dans leur réponse : « On ne va pas sacrifier notre coq pour des clients de passage ! ». Ils l’ont dit en souriant et sans rancune. J’ai dû avertir les responsables de Tana, les clients ont été prêts pour régler et l’hôtel et un autre plus meilleur où il n’ya ni coq qui chante, ni chien qui aboie. Et on est parti ailleurs pour une histoire de … coq. Koukoukouououououkou ! Bye bye !



Référence web
C’était une anecdote qui s’est passé dans la partie nord de Madagascar … l’île-émotion. Pour la partie découverte, en images et en textes, par exemple de ce que c’est que les « Tsingy » et les « Tsingy rouges », merci à vous de suivre le lien ci-dessous. Une page sur le nord de Madagascar du point de vue purement touristique cette fois-ci. Une page dont je suis le webmaster. Et à la prochaine certainement.



Ravo Madagascar, webmaster de :

http://www.pensee-chretienne.org/madagascar_ravo_txt/ph_diego_suarez.htm

20 mai 2010

Le Sud de Madagascar, voyage et expériences vécues


Madagascar
Véritable cathédrale de vie, la plupart des touristes qui l'ont visité sont repartis enchantés de leur voyage. Ils ne sont pas prêts d'oublier Madagascar. Un pays qui ne risque pas de vous décevoir sauf peut être des fois, au niveau infrastructures. On y mange bien partout, et l'accueil est également chaleureux.



Madagascar le sud
Nous n’allons prendre qu’une partie du pays, le sud et l’extrême sud. C’est la partie qui offre le plus de variété en paysages, au plus grand bonheur de tous ceux qui aiment les photos et qui adorent contempler la nature.

En partant des Hautes-Terres-Centrales avec les mozaïques de rizières et les rizières en terrasses, puis les grands blocs de rocher de granit atteignant des fois plus de 2000 m d’altitude, les massifs fortement érodé au relief ruiniforme formant un paysage lunaire, les grandes étendues herbeuses, jusqu’aux dunes de sable des régions semi-désertiques et les bush épineux du sud profond.

On va surtout parler de souvenirs de voyage, guide touristique de profession depuis 1993, j’ai vu et vécu l’évolution du tourisme à Madagascar depuis son ouverture officielle au tourisme mondial deux ans avant cette date. J’aimerai vous partager juste quelques anecdotes parmi tant et tant d’autres que j’ai vécu personnellement.



Actuellement
Les guides et agents de tourisme de la génération actuelle sont loin d’imaginer ce qu’était autrefois, il y a juste une quinzaine d’années ce qu’était le tourisme à ces débuts au pays des lémuriens. Oui, ils sont loin d’imaginer comment ceci a été, avec l’internet et le haut débit d’aujourd’hui, les téléphones portables un peu partout, même au fin fond de la Grande île, la télévision aux antennes paraboliques.

Toutefois, malgré la course à une folle évolution du secteur de la haute technologie, où j’ai pu voir du début à la fin la mise en place de câbles optiques dans le sud de Madagascar, une région où la mise en place de ces câbles est beaucoup plus importante que la mise en place de puits d’eau dans un pays semi-aride.

Donc malgré cette course folle, beaucoup d’hôtels et de restaurants, actuellement n’ont pas d’adresse e-mail. Certains en ont mais ne le consulte jamais et certains en ont mais juste sur le papier. Pareil pour les sites commençant par http:// ; eh oui, au pays du « moramora », le temps c’est du plaisir.

Fini le temps du fax ou même  du teletext que j’ai pu encore expérimenter, celui à bande perforée. Actuellement, c’est le temps des sms, des iphones, et du multimedia.



Jadis
Du temps où il n’y avait pas du tout de téléphone portable à Madagascar, c’était vers 1995, je faisais encore du bureau ( et déjà du guidage ). Spécialiste des réservations, le téléphone fixe était mon copain. De Tana, la capitale malagasy, c’est toute une patience pour appeler le nord ou le sud. Je compose le numero et j’attend ; à l’écouteur j’entend t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t… 2mn, 3mn, 5mn, 10mn. Puis … plus rien. Je recompose le numero et idem, j’entend t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t… 2mn, 3mn, 5mn, 10mn. Ainsi de suite pendant des heures et des heures et tous les jours. Quand finalement j’ai de la chance, c’est pour avoir une bonne dame au bout du fil. « Allô, c’est Ravo ( mon nom ) ! C’est pour une réservation de chambre au nom de », et la voix qui me coupe nette : « Monsieur ! Le responsable n’est pas encore là, merci de rappeler cet après-midi ! ». Inutile de vous dire que l’après-midi, même scénario : t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t… 2mn, 3mn, 5mn, 10mn.

Ah, si on savait qu’un jour, il y aurait ce qu’on appelle téléphone portable, blackberry, 3G+ et que sais-je encore ?

Je suis fanatique de football, et ce n’est pas pour l’argent, c’est dans le sang. Alors quand j’ai fini mon travail ( de guidage touristique ) de la journée, au lieu de me reposer dans le lit la nuit, je cherche partout dans le village où on a fait étape, une poste de télévision. C’était durant la Coupe du Monde de Football 1994, je crois aux USA, donc avec les décalages horaires, on reçoit les images vers … une heure du matin.

Comme ce n’était pas encore du temps de la télévision satellite, il n’y avait pas de télé dans la plupart des villages. Mais un fanatique de football ne va pas dormir pour une raison pareille. Il continue à chercher … une poste radio. Il a fini par en trouver chez un serveur du coin, un coin assez perdu dans le temps, un coin devenu très touristique actuellement, le Parc National de l’Isalo et le village de Ranohira. Un coin que je connais très bien et où j’ai vu l’évolution accélérée.

Ce serveur, devenu presque patron aujourd’hui, salut Domaine ( c’est son nom ), a bien voulu écouter le foot à la radio avec moi. Il était aussi foot, comme la plupart des Malagasy. Mais, il m’a précisé que la radio, il en a, mais … pas les piles ! Bon, on ne va pas dormir par manque de piles ; et de nouveau, je me suis mis à chercher des piles alors que dehors, il faisait déjà nuit.

Pour économiser les piles, on ne les a mises que juste avant le match. Une heure du matin, on ne dormait pas, ni lui, ni moi. C’était un match, si je me souviens bien, opposant le Brésil et le Cameroun. Bref, un match à ne pas rater pour un Africain. Du temps de Roger Milla si je ne me trompe pas.

Domaine ( le serveur ) et moi étaient obligés de coller l’oreille au poste de radio, tellement la réception était faible et mauvaise ( mais les piles étaient neuves et le poste n’était pas cassé ). Nous étions assis sur mon lit d’hôtel ( si on peut parler d’hôtel dans le temps ). On entendait à peine le commentateur de Tana ( qui lui avait la chance de voir la télé ) : « Le ballon est dans les pieds de Mauro Silva qui passe à Bebeto, Bebeto qui dribble et qui crrrrrrrrr………. t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t………. crrrrrrrrr………. Et but ! But de crrrrrrrrr………. t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t………. crrrrrrrrr………. Toujours un but à zéro, c’est Romario qui a la balle, mais Oman-Biyik la lui a reprise, Oman-Biyik ! Toujours Oman-Biyik crrrrrrrrr………. t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t………. crrrrrrrrr………. »

Bref, je ne vous dirai pas comment a été la fin du match, mais vous imaginez maintenant comment à été l’ambiance dans le sud de Madagascar avant et comment il a évolué actuellement. En tout cas, ce fût un match qui a resserré l’amitié entre Domaine et moi.



Référence web
C’était des anecdotes, de bon souvenirs d’antan d’une région précise de Madagascar : le sud et le sud profond. Dans l’adresse du site web ci-après, où j’en suis le webmestre, je ne vous parle plus de football, ni de téléphone t.t.t.t.t., mais plutôt d’un descriptif « touristique » de cette région aux paysages très diversifiés.

Ravo Madagascar, webmaster de :
http://www.pensee-chretienne.org/madagascar_ravo_txt/Ph_SP1.htm

19 mai 2010

Madagascar, Train-Train quotidien


Madagascar
Beaucoup d’articles ont déjà parlé de Madagascar, aussi, nous n’allons plus parler de généralité, d’histoire et de que sais-je encore ; nous allons entrer dans un sujet plus précis, une anecdote-type, une sensation, un voyage.
Guide touristique de profession dans ce magnifique pays, je vais vous raconter une « anecdote-type » pour que vous sentez l’ambiance et le charme d’un « voyage-type » dans cette île-émotion. Une « anecdote-type » car les voyages se ressemblent sans être tout à fait les mêmes.
C’est donc un récit du Train-Train quotidien des gens du Sud Est de Madagascar. Récit d’une vie quotidienne à bord de la seule ligne ferroviaire qui fonctionne encore aux pays du « moramora ». Une ligne que j’emprunte de temps en temps dans ma profession de guide touristique.

La ligne F.C.E.
Est une ligne régulière de chemin de fer d’une portion de 163 Km qui relie les Hautes-Terres-Centrales : Fianarantsoa, capitale des Betsileo à la côte Sud Est Manakara, capitale des Antemoro. D’où son nom de F.C.E. ( Fianarantsoa Côte Est ). Une des destinations que je vous conseille en raison de sa spécificité, celle de vivre des expériences uniques sans comparaison aucune.
Si j’emprunte de temps à autre ce train, certaines personnes telles que paysans, policiers, cheminots et autres contrôleurs, par contre, l’utilisent régulièrement, pour ne pas dire tous les jours. Eh oui, tous les jours pour quelques personnes que je connais de visage, car je les voie tout le temps que je prend cette ligne.

Avant départ
Si les touristes s’apprêtent à découvrir un voyage excitant, moi je m’apprête à revivre avec plaisir un voyage-type. Si le train, à Madagascar, n’est pas toujours ponctuel à l’arrivée, ce n’est pas le cas du départ. Aussi, tout le monde doit faire un réveil matinal dans un pays où la brume est omniprésente le matin.
A la gare, c’est l’effervescence d’une foule occupée mais joyeuse, avec leurs sacs, leurs paniers, leurs « sobika », leurs … canards, etc. Pas la peine d’emporter sa valise, il n’y en aura pas de place pour. C’est effervescence d’une foule reflétant une société encore saine, pauvre peut-être, mais souriante et sans pickpocket ni autres du genre.
Départ de Fianarantsoa, 7h du matin. C’est comme dans 24h Chrono, sauf qu’il n’y a que 12h ou moins, en général 10 ( pour 163 Km ). Donc, comme dans 24h chrono, le départ est ponctuel, ou presque, ça dépend des bons jours ( jeudi ) ou des mauvais ( mardi ), selon la croyance malagasy et selon votre propre croyance à vous ( un vendredi 13 ou je ne sais quoi encore ). Si 24h chrono est palpitant, la ligne F.C.E. est tout à fait l’inverse, c’est cool, super cool, voire hyper cool par moments ; bref on n’a pas intérêt à prendre un avion à l’arrivée. Tuuuuuuuuuut ! C’est parti.

Train-Train quotidien
Parmi les gens qui le prennent tous les jours, dont je vois à chaque fois les visages, et dont j’entame quelques brèves conversations telles que : « bonjour, … ça va ? … c’est bon ! … c’est pas bon ! … à la prochaine », il y a les contrôleurs ( qui me répètent à chaque fois que la fameuse chute d’Andrambovato-Mandriampotsy se trouve juste après le 7e tunnel ), il y a les policiers ( qui ne cessent de me demander si je ne peux pas leur offrir à boire, et qu’à chaque fois je leur répond une autre fois ), il y a aussi un vendeur de boisson glacé ( coca cola, bière, eau, yaourt ), car il faut également comprendre que sur cette ligne ou ailleurs d’ailleurs vous ne trouverez pas de distributeurs automatiques de boisson ou de quoique ce soit. Vous êtes à Madagascar ! Et ce qui fait tout le charme du voyage.
Si vous en emporter au départ de votre chambre d’hôtel, il va se réchauffer le temps qu’on arrive à destination ; à moins que vous pensez à emmener une glacière, mais ça va être aussi encombrant ; et vu l’espace assez limité dans le train, une glacière ou des bagages de la même taille ne serait pas appropriée. Donc, conclusion : achetez au type qui vend les siens glacés, ça lui fera un grand sourire.
Les enfants sont nombreux sur cette ligne. Là vous comprendrez que le chiffre qui dit que 45 % des Malagasy ont moins de 15 ans est fiable. Des enfants joyeux et souriants, la richesse du pays et de leurs parents, dans la conception typiquement malagasy de la vie.
DagaDagaDagaDagaDagaDagaDag … C’est le bruit du train qui qui roule. A l’intérieur, vous êtes secoués, mais ce n’est pas grave. Dedans, soit il faut parler fort pour s’entendre, soit il faut chuchoter à l’oreille de l’autre. Il faut parler plus fort que le bruit du DagaDagaDagaDagaDagaDagaDag … Malheureusement, je ne peux pas vous décrire sur papier le fait de parler plus fort, mais imaginez-le seulement. DagaDagaDagaDagaDagaDagaDag … C’est donc le bruit du train qui qui roule ( et il vaut mieux qu’il roule ).
En route, des tunnels et des tunnels et encore des tunnels. Un conseil, n’oubliez pas votre lampe de poche, on ne sait jamais ce qui pourrait arriver, surtout dans les tunnels. Et n’oubliez pas non plus vos piles pour les lampes de poche. Avec ses 163 Km, le train F.C.E. fait 10h de temps, d’une manière générale. Oh, pas la peine de calculer à quelle vitesse roule-t-il donc, il ne s’agit pas de vitesse mais des arrêts.
Il y a 18 gares y compris celles du départ et de l’arrivée ( Fianarantsoa et Manakara ), et dans chaque gare, on s’arrête. Plus ou moins long selon l’importance de la gare et surtout selon les chargements et les déchargements de marchandises qu’on effectue. Des matériaux de construction, du café, des sacs de riz, des bananes et des bananes.
Mais on s’arrête aussi même s’il n’y a pas gare. On s’arrête là où il y a des gens avec leurs sacs de bananes. Et des bananes, il y en a partout, sur toute la ligne. C’est un fruit de saison, où la saison s’appelle toute l’année. Uniquement donc avec les bananes, on perd pas mal de temps, alors vous imaginez ce temps si vous décidez de voyager en décembre ou en janvier, saison de la récolte du letchis. En plus des chargements des bananes s’ajoutent ceux des letchis. Des letchis partout sur les arbres sur la deuxième moitiée du trajet, du rouge et du vert.
Heureusement que sur cette ligne, on ne trouve ni poire, ni pomme, ni cerise ; sinon ça aurait était un 24h chrono garantie.
DagaDagaDagaDagaDagaDagaDag … Bref, comme je vous ai dit, il vaut mieux qu’il roule ce train. Paysage diversifié de rizières, de briquèteries, de villages, de forêt, de plantations de caféier et de bananier, de rivières, de verdure et d’arbres du voyageur ( l’emblème de Madagascar ). Et des enfants et des enfants, toujours souriants et joyeux, qui vous saluent à votre passage, qui vous saluent de leurs mains agitées. Pour eux, vous êtes l’attraction du village, dans une région où il n’y a ni internet, ni téléphone portable, ni ordinateur, ni télévision ; des régions où il n’y a que des postes radio, et encore sans piles pour les écouter.
Des régions qui vous rappellent que malgré leur vie à la spartiate, ils sont des gens en contact permanent avec la nature, et c’est ce qui leur donne une bonne santé continuelle. Là bas, sur la ligne F.C.E., pas de pollution, pas de stress, pas de montre, pas d’heure. Là bas, « le temps, c’est du plaisir », c’est la philosophie même du « moramora ».
Tuuuuuuuuuut ! Que les poules, les zébus et les enfants s’écartent de la voie ferrée, le train va passer. DagaDagaDagaDagaDagaDagaDag …

A l’arrivée
A votre arrivée au pays Antemoro, destination finale de la ligne, une multitude de pousse-pousses vous attend. Par ici monsieur ! Par ici madame ! Par ici « Vazaha » ! Là encore, en les prenant, vous vous mettrez dans l’ambiance du pays et … votre contribution leur fera un grand sourire.

Référence web
C’était l’anecdote-type, la sensation vécue d’un Train-Train quotidien d’une région précise de Madagascar : la ligne F.C.E. Dans l’adresse du site web ci-après, où j’en suis le webmestre, je ne vous parle plus du train en particulier, ni de Train-Train quotidien, mais plutôt d’un descriptif « touristique » et « réel » de ce pays que je vous ai décrit à travers ce récit-type de voyage.
Ravo Madagascar, webmaster de :